Salaires foot féminin : Hervé Renard met les pieds dans le plat


Samedi 22 Avril 2023 14:35 - écrit par



Hervé Renard n'est pas du style à faire dans la démagogie, et il n'a pas hésité à mettre les pieds dans le plat lorsqu'il a été interrogé au sujet de la différence colossale entre les salaires des joueuses de foot féminin, et ceux des hommes. 

Au cours d’un entretien accordé au Figaro, le nouveau sélectionneur de l'équipe de France Féminine a justifié le fossé abyssale en mettant sur la table une loi économique simple, à savoir que les revenus générés par le foot féminin est à des années lumières du CA généré par le foot masculin. 

Les joueuses de foot ne peuvent pas revendiquer un salaire à la hauteur du football masculin

" Ce n’est pas possible. Les revenus ne sont pas les mêmes. Il faut que cela se joue en pourcentage. C’est comme une personne qui paie des impôts. Celui qui touche X/an ne peut pas payer la même chose que celui qui gagne double X/an. Impossible. Le football c’est donnant-donnant. Plus il y aura de ressources et de sponsors, plus le football féminin sera attractif, plus les salaires augmenteront, que ce soit en club ou sélection. Mais sans ressources supplémentaires et une image parfaite, on ne peut pas revendiquer d’être à la même hauteur de rémunération que le football masculin aujourd’hui. " a confié Hervé Renard. 

Les plus gros budgets du foot féminin au niveau d'une deuxième partie de tableau de Ligue 2

Pour mettre en lumière ce différentiel, le salaire moyen par mois en Division 1 féminine est de 2500€ brut. Pour le foot masculin il est de environ 110 000€ brut par mois. Un rapport x44 qui peut paraitre totalement fou, mais les budgets sont également bien différents. 

S'il est difficile d'obtenir des chiffres concernant les budgets des clubs de D1 Arkema, il semblerait que les mastodontes que sont l'Olympique Lyonnais et le PSG, soient en deçà des 10 millions d'euros, soit 70 fois moins que le Paris SG chez les hommes. 

En terme de budget, l'OL et Paris Féminine sont donc au niveau de clubs de Ligue 2 comme Pau, Annecy, Rodez, Bastia ou encore Grenoble. 

Au regard des salaires de Marie-Antoinette Katoto (50 000 euros mensuels bruts), Lieke Martens (42 000 €), Wendie Renard (40 000 €), Kadidiatou Diani (38 000 €) et Ada Hegerberg (35 000 €), Amel Majri (32 000 €), Delphine Cascarino (30 000€), Griedge Mbock (28 000 €), Daniëlle van de Donk (27 000 €) et Dzsenifer Marozsán (25 000 €), il n'y a rien de déconnant par rapport à ce qui se pratique en Ligue 2, bien au contraire même. 

Avec de tels émoluments, les joueuses précédemment cités feraient partie des plus hauts salaires de L2. Une L2 qui génère plus de CA. 

Le football féminin doit continuer à se développer pour devenir plus attractif. Des choses doivent être faites pour aller dans de ce sens. On peut parfaitement comprendre les frustrations, mais la réalité économique fait qu'actuellement il ne peut pas y avoir débat. 

Journaliste spécialiste de la Premier League et de la Ligue 1 : fan de Paul Gascoigne, Vinnie… En savoir plus sur cet auteur