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Les bonnes et mauvaises surprises de ce début de saison


Mardi 19 Novembre 2019 18:04 - écrit par Rédaction JF





Après 12 journées de Ligue 1, il peut déjà être temps de faire un premier bilan car, mine de rien, nous approchons déjà du tiers de la saison, même si l’on pourrait avoir l’impression que de nombreux clubs se cherchent encore, aussi bien dans l’intégration de leurs recrues que dans l’organisation de leur équipe. Pourtant, même s’il reste encore un long chemin à faire, de nombreux enseignements sont déjà à tirer, qu’ils soient positifs ou négatifs, et la suite de la saison peut déjà se dessiner dans l’esprit des supporters, car il est rare que les dynamiques du début de saison changent radicalement au cours de l’année. Pour rendre cette liste de surprises plus dynamique et plus drôle, elles seront classées comme si elles étaient des mains au poker

La paire d’As : Slimani et Ben Yedder

Où aurait été Monaco au classement sans son prolifique duo d’attaquants ? Car malgré la belle réussite et l’efficacité de ses deux joueurs offensifs, Monaco n’est pour l’instant que 15ème au classement général, la faute à une défense plus que passive qui, avec 22 buts encaissés, est la plus mauvaise de la Ligue 1 avec Toulouse. La métaphore avec le poker est donc parfaite puisque, même si une paire d’As est la main rêvée au départ, elle est loin de garantir la victoire en fonction du flop qui suivra.

 

Avec 9 buts inscrits, Ben Yedder est tout simplement le meilleur buteur du championnat, devançant les 8 buts du Lyonnais Dembélé et du Messin Diallo, alors que les habituels serial buteurs parisiens sont loin avec 5 buts pour Mbappé, 4 pour Neymar et 2 pour Cavani, tous blessés à un moment. Quant à Slimani, en plus de ses 5 buts, il a délivré 7 passes décisives, presque toutes à l’intention de Ben Yedder, ce qui fait de lui le meilleur passeur du championnat, devant les 6 passes du Brestois Court et du Parisien Di Maria. Incroyable donc qu’avec le meilleur buteur et le meilleur passeur dans ses rangs, Monaco soit encore au fin fond du classement.

Un full pour tout le monde : un championnat serré comme jamais

Au poker, il arrive que si le tirage du flop soit très bon, tout le monde se retrouve avec le même jeu, celui disposé sur la table. Par exemple, si le croupier sort As-8-8-As-8, tout le monde possède alors un full et devrait se partager les jetons à moins d’un improbable jeu en main. On pourrait retrouver cette analogie du poker dans le classement général de la Ligue 1 qui a rarement été aussi serré depuis des années. Ainsi, entre le dernier, Nîmes, qui a 11 points et un match en moins, et Angers, le second avec 20 points, il n’y a que 9 points d’écart, soit trois victoires. Dans trois journées, le second pourrait donc se faire doubler par le dernier. Ceci est aussi illustré par la 15ème place de Monaco, car les Monégasques ne sont qu’à 3 points de la cinquième place occupée par Lille. 11 clubs se tiennent donc en trois points, et tout peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre.

Le carré : Angers, Reims, Brest, Amiens

Le carré est une main très rare et quasi imbattable au poker. Et, même si ces quatre clubs ne sont pas imbattables, ils réussissent tous les 4 une excellente saison, bien au-dessus de leurs ambitions initiales de maintien, se mêlant pour l’instant à la lutte européenne avec les habitués Lillois, Marseillais, Stéphanois et Lyonnais, et devançant les bien plus gros budgets que sont Nice, Rennes et Monaco. Avec sa superbe défense, seulement 6 buts encaissés en 12 matchs, Reims est la plus impressionnante de ce quatuor, ayant en plus fait tombé le PSG, mais c’est Angers qui a pour l’instant pris le plus de points grâce à un milieu équilibré et est pour l’instant le dauphin de l’intouchable leader parisien (malgré ses 3 défaites déjà). Quant à Brest, l’équipe a continué sur sa lancée de la saison passée en Ligue 2 et s’en sort avec les honneurs, mais c’est bien Amiens qui a développé le jeu le plus plaisant de ces quatre clubs depuis le début de saison, même si celui-ci n’a pas toujours été récompensé de son côté joueur.

La main vide : le niveau et l’ambiance

S’il y a de nombreux joueurs et clubs dont on attendait plus et qui sont pour l’instant de véritables mauvaises surprises de ce début de saison, la véritable désillusion provient du niveau des matchs, et en particulier des grands chocs, ainsi que des nombreuses polémiques qui ont traversé les tribunes, en plus de critiques de plus en plus virulentes contre la VAR. 

Au poker, il arrive parfois que l’on joue une main jusqu’au bout, en espérant voir tomber la carte qu’il nous manque, mais finalement de se retrouver sans rien. Alors, en fonction de sa stratégie de joueur de poker, soit on se couche, soit on tente un bluff un peu désespéré. Pour l’instant, on préférerait se coucher, comme pendant le match qui a le mieux illustré ces ratés de début de saison, le tout récent affrontement du dimanche soir entre Saint-Étienne et Monaco

Malgré les honneurs de Canal+, le match s’est révélé d’un terrible ennui selon Christophe Dugarry, comme le derby quelques semaines plus tôt, la moitié du stade était fermé pour des raisons disciplinaires et l’ambiance n’était donc pas au rendez-vous et, pour couronner le tout, l’arbitre a pris des décisions très controversées suite à l’usage de la VAR en annulant un carton rouge pour un hors-jeu préalable plus que limite. Bref, au poker, on aurait appelé cela un bad beat, en espérant se remonter dans les mains suivantes, tout comme on espère revoir des affiches passionnantes, peut-être lors du duel qui s’annonce très tendu entre Lyon et Marseille de dimanche prochain.